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Abstract :
[fr] Objectif :
Identifier le rapport critique de la performativité à l’imagination (ou plutôt de la non-performativité à l’imagination) à travers le médium de l’art performance (pour élaborer une nouvelle théorie de la réception). Trois arguments sont développés dans cette intervention : (1) La théorie du performatif elle-même (en tout cas telle qu’énoncée par Austin) évacue la possibilité d’une performativité artistique (d’une performativité qui s’exercerait dans le domaine de l’art ou de la fiction) ;
(2) La performance artistique se distingue de l’« objet performatif » - c’est-à-dire de l’objet artistique qui incite le spectateur à des actes et à un comportement spécifiques. Dans le champ de l’art contemporain, l’idée de « performativité » a un tel succès, que l’on parle désormais d’œuvre performative à chaque fois qu’un objet artistique entretient un lien quelconque à l’action, soit qu’il réclame d’être activé par la présence physique de l’artiste ou du spectateur, soit qu’il renvoie directement à une action ou un processus dans lequel il est inscrit ou dont il est issu. En ce sens, la performativité constitue une valeur ajoutée à un objet ou une image – c’est-à-dire à une représentation. Tandis que l’art performance présente de pures actions (dont il serait vain/redondant de rappeler le lien à l’action).
(3) L’art performance refuse radicalement (position esthétique radicale) d’exercer un pouvoir sur l’imagination du spectateur. La réaction de ce dernier aux actions visuelles qui lui sont présentées lui appartient en propre, n’est pas guidée/influencée par les intentions de l’artiste. L’essence même de ce genre artistique est d’appeler des lectures toujours/nécessairement subjectives. Souligner la non-performativité de l’art performance reviendrait à montrer qu’elle déjoue par avance toute prise de pouvoir, toute autorité exercée sur le spectateur. Cela reviendrait par conséquent à jeter les bases d’une théorie renouvelée de la réception.