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Abstract :
[fr] S’occuper d’art, que ce soit en tant qu’artiste, historien ou philosophe, implique nécessairement, de l’avis de Georges Didi-Huberman, une rediscussion philosophique des schémas temporels classiques : « […] faire de l’histoire de l’art, est-ce bien faire de l’histoire au sens où on l’entend, au sens où on la pratique habituellement ? Où n’est-ce pas, plutôt, modifier en profondeur le schéma épistémique de l’histoire elle-même ? ». Les trois penseurs dont les voix vont ici trouver écho soutiennent que le temps qui porte l’œuvre d’art ou, plutôt, les temps entrecroisés qui la portent, déterminent sa forme. Etudier les œuvres implique donc que l’on s’interroge sur le mouvement de l’histoire dans laquelle elles s’inscrivent, mais aussi que l’on discute les conditions méthodologiques d’une discipline historique qui tienne compte de la complexité de ce mouvement. A cette vaste rediscussion participent abondamment Aby Warburg et Walter Benjamin. En s’intéressant à leurs travaux respectifs, Didi-Huberman montre en quoi, selon lui, il est inadéquat (ou en tout cas restrictif) d’utiliser, aujourd’hui, en regard des images, des schémas temporels évolutifs, linéaires et simplement chronologiques. Il faudra donc ici faire voir comment et pourquoi ces trois penseurs entendent renoncer au modèle trivial d’une histoire orientée. On insistera sur l’aspect critique de leur travail.