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Abstract :
[fr] Questions qui m’ont été adressées par les organisateurs de ce colloque : Comment évalue-t-on une expérience esthétique ? Comment évalue-t-on les bénéfices de l’éducation esthétique ? Pour répondre à la première question, on devra donc commencer par séparer celle-ci en deux parties : (1) Qu’est-ce qu’une expérience esthétique (et par extension : à quoi ressemblerait une éducation esthétique, c'est-à-dire à quoi ressemblerait une éducation favorisant ce type particulier d’expérience) ? (2) Qu’entend-on par évaluation ? Par rapport à cette deuxième question, le raccourci – le stéréotype plus ou moins installé dès qu’il est question d’éducation – serait de considérer l’évaluation dans sa seule modalité quantitative. Or, il ne faut pas être très savant pour comprendre qu’il y a mille autres manières d’évaluer. Evaluer revient à « porter un jugement sur la valeur » (Petit Robert). À nouveau, on peut casser la définition en deux : pour s’interroger d’une part sur le « jugement », d’autre part sur la « valeur ». Bien entendu, un jugement n’est pas forcément quantitatif. Mais le jugement se rapporte toujours à une valeur sur laquelle porte l’évaluation: le beau, le bien, le caractère achevé, l’utile, l’efficace, le courageux, le cher (la valeur marchande), etc. Un même objet n’est pas évalué de la même manière selon que l’on se rapporte – par exemple – à sa beauté ou à son utilité. Si on ne sait pas avec exactitude ce que l’on cherche (en réalisant telle ou telle expérience, en proposant tel ou tel exercice), l’évaluation reste floue et imprécise. Donc son effet est nul.