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Abstract :
[fr] A l’heure où, pour beaucoup, nos sociétés doivent impérativement se tourner vers une bonne gestion menée par des individus responsables et compétents, le social est synonyme de mauvaise gestion, de déficit, de déséquilibre dans une société fortement individualiste consacrant la culture de la réussite. Le social se mènerait à perte, condamné à disparaître ou à se confondre avec du charity business ou du don en réponse à des catastrophes de plus en plus médiatisées. Et pourtant, on l’oublie sans doute, le social est là aussi pour traiter de ces catastrophes ordinaires… Depuis la crise des années 70 et les analyses menées sur le déclin de l’Etat social, nous assisterions à un long chant du cygne du social tandis que la pauvreté a refait surface en nos contrées, tandis que de nouvelles formes de souffrance touchent les couples, les familles, frappent les personnes dans ce qu’elles ont de plus intérieur, voire de plus intime. Pour rendre compte de cette évolution, une image s’impose alors souvent, celle de la crise. Crise économique mais aussi crise de sens. La crise est un terme commode pour qualifier de fortes tensions inhérentes à un changement perçu de manière passagère. Mais son invocation permet de dire et de révéler quelque chose sur la profonde nature des événements ou du système incriminés. En l’occurrence, la crise du social signifierait le déclin d’un ensemble de pratiques, de droits et de protections arrivés à leur apogée. L’objectif de cet ouvrage sera toutefois de s’engager dans une autre voie, en tentant de retrouver dans les lueurs incertaines du crépuscule, les prémisses non de la nuit mais celles de dynamiques de recomposition actuellement en cours en réponse à de nouvelles formes de souffrance sociale.