No document available.
Abstract :
[fr] Le fonctionnement des prisons peut être appréhendé à partir des trois dimensions organisationnelles que distingue Erhard Friedberg (2012) : les discours managériaux (relatifs aux Droits de l’Homme, au Nouveau Management Public, à la justice réparatrice, au développement durable, etc.), les structures formelles ou apparentes (lois pénitentiaires de 2005 et 2006, circulaires diverses, notes de service, règlements d’ordre intérieur, plans de management, instruments de gestion, etc.) et les structures parallèles ou profondes (qui résultent des interactions des acteurs entre eux et entre les deux autres dimensions organisationnelles)2. La gestion de ces établissements fréquemment secoués par des « imprévus » (émeutes, grèves, évasions, détérioration des bâtiments) repose sur des acteurs spécifiques : les directeurs de prison. Bien que peu étudiés, ils se situent au centre de l’institution pénitentiaire, véritables interfaces entre les discours et politiques étatiques et les pratiques locales. L’objectif de cet article consiste à décrire et analyser travail concret afin de saisir les spécificités d’un métier méconnu qui se joue en équipe (les staffs de direction) et d’analyser les chantiers de « modernisation » essentiellement (juridique et managériale) de l’administration pénitentiaire belge.