No document available.
Abstract :
[fr] Ainsi que l’ont bien identifié les organisateurs de ce colloque, il est difficile d’évoquer aujourd’hui le thème de la socialisation en sociologie sans lui accoler le terme de crise. A telle enseigne que l’on peut avancer qu’une réelle lecture « déclinologique » s’est répandue dans de nombreux pays européens et en particulier dans le domaine de la sociologie francophone.
Ainsi cette crise de la socialisation va-t-elle souvent de pair avec la montée de l’individualisme, se déclinant notamment autour des thèmes du « retour de l’acteur », de la montée du nouvel « individualisme », de l’émergence du « sujet », de la « singularité », de la « subjectivation », etc. Tous ces thèmes laissant de plus en plus entrapercevoir un individu autonome mais surchargé par le poids des responsabilités. Un individu mis à l’épreuve (de la vie, des autres, de lui-même), un individu tenu de miser sur ses capacités mais en même temps saisi par le doute, celui d’être continuellement à la hauteur, d’« être capable ».
De plus en plus d’études en sciences humaines et sociales se sont penchées sur la face sombre de cette évolution, celle de l’émergence de pathologies du lien social telles que les addictions, la dépression, le harcèlement moral, la souffrance sociale et ses multiples dimensions : souffrance au travail face à l’organisation ; précarité sociale ou encore appel constant à la subjectivité pour s’affirmer. Dans cette optique, la crise est alors perçue comme un affaiblissement du lien social en regard des sociétés qui nous ont précédés.
Cette assertion sera pleinement discutée dans le cadre de cette conférence.