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Abstract :
[fr] Atlas. À la fois le nom d’un Titan révolté contre les dieux et la solution à un problème central de la théorie de l’image. Dans l’exposition madrilène orchestrée par Georges Didi-Huberman, celui qui fût condamné par Zeus à « porter le monde sur ses épaules » sert de paradigme pour les opérations novatrices par lesquelles la culture visuelle parvient à s’exposer. L’atlas devient ainsi le nom générique pour toute une série de stratégies de présentation de documents visuels. Dans les salles du musée Reina Sofia, on trouve des atlas multiformes cherchant à cartographier le réel à partir d’objets aussi différents que des raz-de-marée (Susan Hiller), des châteaux d’eau (Berndt & Hilla Becher), des désastres (Goya), des morceaux de lave (Roni Horn) ou des courants de fumée (Etienne-Jules Marey). Autant de collections organisées, autant de constellations d’images. L’exposition défie le spectateur de saisir les logiques subversives à l’origine de ces montages incongrus (plusieurs plans, plusieurs éléments, plusieurs images… Pour dire quoi ?). Les atlas font fourmiller les ressemblances, mais aussi les contrastes. Il n’est donc pas facile de voir ce qui relie ces assemblages.