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Abstract :
[fr] Mon intention est d’examiner quelques aspects de l’interprétation husserlienne du jugement existentiel. Je tenterai plus exactement de resituer cette interprétation dans une certaine tradition qui s’étend, grosso modo, de Hermann Lotze à Alexander Pfänder. Lotze, rétrospectivement, semble en effet avoir attiré l’attention sur un point que Brentano aurait omis de prendre en compte dans sa théorie du jugement existentiel, à savoir le caractère relatif de la plupart des positions d’existence. Historiquement parlant, la première Metaphysik de Lotze (1841) est en effet à l’origine d’une certaine conception d’après laquelle être a un sens relatif et signifie originairement être en relation. Cette conception sera développée plus tard dans la Logik de Christoph Sigwart (1873) et, surtout, dans les ouvrages de Julius Bergmann (Reine Logik, 1879 ; Sein und Erkennen, 1880 ; Grundprobleme der Logik, 1882). On la retrouve encore – fortement amendée et transformée – dans les cours de logique de Husserl. Dans les développements suivants, je voudrais suggérer que le concept husserlien de « sphère d’existence » fait droit à cette thèse lotzienne – non-brentanienne – d’une « relativité » des positions d’existence, tout en évitant un certain nombre de problèmes qui demeuraient irrésolus dans les interprétations de ses prédécesseurs.