Les chercheurs payent de plus en plus d'APC pour publier !


26 octobre 2022

Open APC

Dans le cadre du suivi de la mise en application du décret Open Access de la Fédération Wallonie-Bruxelles, chaque institution doit fournir le montant des APC (Article Processing Charges) payés par ses chercheurs. Depuis 2019, nous transmettons également ces informations pour alimenter les données du site OpenAPC.

437.886 €, en moyenne 1.780 € par article !

En 2021,nos chercheurs ont déboursé pas moins de 437.886 € en APC pour la publication de 246 articles dans des revues en Open Access ou hybrides, soit une moyenne de 1.780 € par article. Parmi ceux-ci, une somme de 72.457 € a été consacrée à la publication d’articles dans des revues dites “hybrides”, soit des revues pour lesquelles les institutions doivent tout de même payer un abonnement, les articles n’étant pas tous publiés en Open Access au sein de celles-ci.

Une augmentation de 58% depuis 2019 !

On constate donc une inquiétante augmentation des APC de 58% par rapport aux montants payés en 2019 (277.380,41 €). Selon les éditeurs et les titres de périodiques, le coût TVAC par article payé par nos chercheurs peut aller de 165 € à … 4.800 € ! 

Parmi les 51 éditeurs concernés, le top 5 pour lesquels nos chercheurs ont payé en 2021 les plus gros montants APC sont : MDPI (81 articles; 124.260 €), Frontiers (34 articles; 79.510 €), Springer Nature-BMC (31 articles ; 71.827 €), Elsevier (16 articles ; 29.955 €) et Wiley (11 articles ; 24.656 €).

Le développement de ce modèle “Unfair gold” est donc inquiétant, avec une pente d’augmentation des APC qui s’ajoute au prix des abonnements en hausse également. Tout cela, au bénéfice d’un monopole d’éditeurs qui profitent de l’Open Access pour multiplier leurs profits. 

Alternatives et recommandations

Il est tout à fait possible de publier en Open Access sans devoir payer d’APC. 

Évitez à tout prix l’ « Unfair Gold » et le piège du modèle hybride

Lorsque les revues exigent des APC (frais de publication en Open Access) à l’auteur ou à son institution, il est alors vivement conseillé de rester dans des montants raisonnables et de ne pas dépasser les 750€ de frais (« Fair Gold »), montant maximal accordé par le F.R.S-FNRS pour ce type de publication.

Au-delà de 750€, il s’agit de « Unfair Gold ». L’Université de Liège n’y est pas favorable et ne l’a jamais été. Cette démarche mise en place par les grandes maisons d’édition utilise les avantages de l’Open Access pour extorquer de grosses sommes d’argent aux chercheurs et augmenter encore leurs profits au détriment de la recherche.

A boycotter à tout prix, le piège du modèle hybride. Certains éditeurs commerciaux qui vendent leurs revues sous abonnement peuvent en plus proposer aux auteurs de payer un montant important afin de rendre leurs articles disponibles directement en Open Access. Ces éditeurs font croire qu’ils permettent aux chercheurs de profiter des avantages de l’Open Access mais ne font que multiplier leurs profits en combinant ces formules payantes à leurs abonnements.

Illustration : montant par éditeur des APC payés par les chercheurs ULiège en 2021 (source)

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