Parcours forestiers du Nord du Maroc: changements spatio-temporels et étude du comportement de pâturage des caprins

Au Nord du Maroc, l’espace forestier et sylvopastoral a toujours été considéré comme une partie intégrante du système alimentaire des caprins, et par conséquent, de l'élevage extensif. Néanmoins, la chèvre reste considérée comme une espèce dévastatrice de ces formations forestières. Notre travail a démontré qu’entre 1984 et 2014, le couvert forestier et sylvopastoral du Nord du Maroc a reculé de 25%, et que le surpâturage n’est pas le seul facteur de cette dégradation. Le surpâturage interagit plutôt avec d'autres moteurs, tels que l’expansion de l’agriculture, l’augmentation de la population, les incendies, et la déforestation. Les niveaux de dégradation des forêts et des espaces sylvopastoraux, dépendent essentiellement de l'intensité d'interaction entre les différents moteurs. Par ailleurs, les pâturages forestiers constituent bien une source importante de fourrage pour les chèvres. Cependant, en raison de la saisonnalité de la disponibilité des fourrages et de l'absence d’une stratégie de gestion des pâturage et d’alimentation du troupeau, les chèvres ne sont pas en mesure d'assurer régulièrement leurs besoins énergétiques. Par conséquent, des stratégies de gestion et d'alimentation du troupeau dans le temps et l’espace doivent être élaborées, notamment, à l’aide d’aliments alternatifs, tels que les grignons d’olive et les raquettes de cactus.