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Abstract :
[en] Adaptation and security framings have gained traction not only to explain the causal chains and impacts of environmental change and/or migration, but also to justify land intensive interventions to address them. Despite progress in the understanding of the complex links between environmental change and migration, academic and policy analyses have paid scarce attention to the ways in which environmental and migration narratives are (re)shaping access to fundamental natural resources and changing migration dynamics in the process. Moreover, in the burgeoning literature on land and green grabs, the impacts of migration narratives on land grabs as well as the impacts of land grabs on migration remain underexplored. In order to fill these gaps and bridge the diverse disciplines that deal with these phenomena, this research uses a ‘variegated geopolitical ecology’ framework to examine the material and discursive interactions between environmental change, land grabbing, and migration. Using a global ethnographic approach, the methodology involves a historical and multi-scalar analysis together with extensive comparative fieldwork conducted in two different socio-political settings: Senegal and Cambodia. Notwithstanding important context specificities, findings across cases show how environmental and migration narratives, linked to adaptation and security discourses, have been deployed – advertently or inadvertently – to justify land capture, leading to interventions that often increase, rather than alleviate, the very pressures that they intend to address. The research shows that despite the opposed assumptions that underpin the ‘migration as adaptation’ or ‘migration as security threat’ narratives, both frames can interact with environmental and climate change justifications in ways that create ‘self-fulfilling risks,’ which make insecurity and maladaptation a reality that extends well beyond the landscapes where land grabs unfold.
[fr] L’encadrement des normes de sécurité et d’adaptation ont connus une monté en puissance, non seulement pour expliquer les chaines de causalité et les impacts des changements environnementaux et/ou des migrations, mais aussi pour justifier le recours à des interventions à usage intensif des terres. En dépit des progrès dans la compréhension des liens complexes entre les changements environnementaux et les migrations, les analyses académiques et politiques ont jusqu’ici accordé peu d’attention à la manière dont les discours environnementaux et migratoires (re)façonnent l’accès aux ressources naturelles fondamentales en changeant les dynamiques migratoires. En outre, dans la littérature consacrée à l’accaparement des terres et aux accaparements verts, les impacts des discours migratoires sur l’accaparement des terres, de même que les impacts de l’accaparement de terres sur les migrations, demeurent sous-explorés. Afin de pallier ces lacunes et de nouer des liens entre les diverses disciplines traitant desdits phénomènes, ce travail de recherche utilise un cadre analytique « d’écologies géopolitiques diversifiées » pour examiner les interactions matérielles et discursives entre changements environnementaux, accaparement des terres et migrations. La méthodologie s’appuie sur une approche ethnographique globale, impliquant une analyse historique et multi-scalaire, ainsi qu’un travail comparatif de terrain mené au cœur de pays aux contextes socio-politiques très différents : le Sénégal et le Cambodge. Indépendamment des spécificités contextuelles importantes, les résultats montrent comment les discours environnementaux et migratoires, liés aux discours d’adaptation et de sécurité, ont été déployés – sciemment ou par inadvertance – pour justifier l’accaparement des terres. Ces discours engendrent des interventions qui tendent à accroitre plutôt que d’atténuer, la pression qu’ils tentent de surmonter. La recherche montre que malgré les présupposés opposés qui sous-entendent les discours de « migration comme adaptation » ou de « migration comme menace sécuritaire », les deux peuvent interagir avec des justifications environnementales et climatiques de manière à créer des « risques autoréalisateurs », qui font de l’insécurité et de la maladaptation une réalité qui s’étend bien au-delà des lieux où se déroulent les accaparements des terres.